6 Janvier 2017
24 décembre 2016 - La moitié des pauvres ont moins de trente ans, autant disposent au maximum du brevet des collèges, plus d’un quart vivent au sein d’une famille monoparentale. Portrait de la pauvreté en France.
Plutôt jeune, vivant en famille, peu diplômé, ouvrier ou employé : voici le portrait robot d’une personne pauvre. Le plus souvent, on mesure la proportion de pauvres au sein d’une catégorie déterminée (les jeunes ou les vieux, les ouvriers ou les cadres, les hommes ou les femmes, etc.). Jamais ou presque on n’observe comment se compose la population des cinq millions de personnes qui vivent sous le seuil de pauvreté [1]. Quelle est la part des jeunes, de vieux, de diplômés ? Masquer cette répartition évite aussi d’attribuer un âge, un diplôme ou un milieu social à la pauvreté. On dispose pourtant d’éléments sur le sujet.
Plus souvent des femmes et des familles monoparentales
Le sexe ne fait plus une très grande différence en matière de pauvreté. Ceci dit, les 2,7 millions de femmes pauvres (54 % du total) sont 364 000 de plus que les hommes. Une partie d’entre elles sont à la tête d’une famille monoparentale. On trouve aussi un certain nombre de veuves ayant eu de courtes durées de cotisations et de faibles pensions de réversion de leur mari.
Les deux tiers des pauvres ont au plus le CAP
L’absence de diplôme et le milieu social sont les caractéristiques clés pour comprendre la pauvreté. Les deux tiers des personnes démunies ont au plus le CAP. Qui dit absence de titre scolaire, dit (souvent) difficulté d’insertion sur le marché du travail, précarité et bas niveaux de vie. Le taux de pauvreté des personnes sans diplôme est de 10,4 %, contre 3,4 % pour les bac + 2. A l’autre bout de l’échelle, un dixième des personnes pauvres ont un diplôme supérieur à bac + 2.
Le faible niveau de diplôme conduit le plus souvent à une position sociale peu favorable. Les deux tiers des pauvres vivent dans un ménage dont la personne de référence est ouvrière, employée ou retraitée. Un grand nombre des retraités sont issus des milieux populaires. Les données sur les agriculteurs, artisans ou commerçants sont peu significatives et non comparables aux autres du fait de méthodes différentes de comptabilisation des revenus. Ceci dit, parmi elles, il existe des inégalités énormes et une part non négligeable des non-salariés disposent de très faibles niveaux de vie.
Immigrés : un quart de la population pauvre |
La pauvreté frappe très lourdement les immigrés. Pour eux, on ne dispose que du seuil de pauvreté situé à 60 % du niveau de vie médian. Sur cette base, 38,1 % des personnes qui vivent dans un ménage immigré étaient pauvres en 2012, contre 13,9 % pour l’ensemble de la population. Au total, 2,2 millions de personnes vivant dans un ménage immigré étaient concernées (enfants compris), soit un quart de la population pauvre. Ce niveau s’explique par des niveaux de qualifications plus faibles, l’impact du chômage et des discriminations (5,3 millions d’emplois demeurent fermés aux étrangers non européens), mais aussi parce qu’il s’agit en moyenne d’une population plus jeune et vivant plus souvent en famille. |
Les seuils de pauvreté utilisés |
Dans cet article, nous utilisons le seuil fixé à la moitié du niveau de vie médian (revenu pour lequel la moitié touche plus, l’autre moins). Une personne est considérée comme pauvre dès lors que son niveau de vie (revenus après impôts et prestations sociales) est inférieur à 50 % du niveau de vie médian. |
Photo/ © Virginie de Galzain
Notes
[1] Nous utilisons le seuil de 50 % du niveau de vie médian.
Date de rédaction le 16 octobre 2012
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